Né d'une maman institutrice et d'un papa inspecteur des impôts, le petit Joël n'a pas d'autre choix que de devenir prof de maths. Il faut dire qu'il est trop gros pour être danseur étoile, trop grand pour être nain de jardin, pas assez vieux pour devenir politicien, et pas encore mort pour devenir un grand peintre. Comme en outre il n'a pas de parent avocat ou médecin, il doit renoncer aux facs de médecine et de droit (ce qui tombe assez bien, car ce site aurait alors été une compilation d'articles de jurisprudence, ou de belles photos d'opérations à cœur ouvert...).

       Après une scolarité normale (collège Pierre Puget puis lycée Périer, à Marseille) concrétisée par un bac C (aujourd'hui appelé "S - spécialité maths")  avec mention en 1991, le petit Joël vient se casser les dents en classe préparatoire au lycée Thiers, histoire de savoir quel sentiment on éprouve quand on reçoit un 0,5/20 en maths. Cette curieuse expérience sera courte, très courte, puisque d'un commun accord avec ses professeurs du moment, il s'exile du coté de la faculté de Luminy en 1992, pour 3 années de sieste au soleil, dont il sortira tout de même avec une licence de mathématiques en 1995, difficilement acquise grâce à un 16/20 en rugby.

          Il est alors temps de faire un choix. L'OM vient d'être rétrogradé en D2 : Joël renonce donc à son projet de devenir footballeur professionnel. Le FN prend la mairie de Toulon : Il faut oublier la carrière de rugbyman au RCT. Il ne reste plus que 2 solutions : Poursuivre les études jusqu'à ce que mort s'ensuive, ou bien passer des concours. Comme il aime bien s'occuper des gosses (7 ans d'animation de centre aéré, quand même), et qu'il se débrouille pas mal avec les mathématiques, le petit Joël (qui a environ 23 ans à l'époque) décide de préparer le CAPES de mathématiques. Il "subit" une première année d'IUFM qu'il achève brillamment par un succès au concours. Le voilà sur la voie royale, et si les petits cochons ne le mangent pas, il devrait concrétiser les espoirs que ses parents ont placés en lui. En 1996, il est professeur stagiaire au lycée Fourcade de Gardanne. Un vieux maître Jedi l'initie aux ficelles du métier, et l'empêche de sombrer du coté obscur de l'enseignement. Après moult péripétie sur lesquelles on ne s'étendra pas, il est finalement titularisé, et il attend sereinement un premier poste qu'il ne prendra jamais, pour cause de service national.

         En effet, en 1997-1998, il faut payer sa dette envers la nation. Le petit Joël devient donc "Aviateur NEGRI" sans jamais être monté dans un avion. En effet, il effectue sons service national en tant que surveillant au collège Anatole France de Marseille. 10 mois très instructifs, où il a l'occasion de toucher du doigt une misère sociale dont il n'avait entendu parler qu'à la télévision. Avec l'aide de ses collègues-surveillants Jeff et Cheikh, il fonde le célèbre "club 300 kilos" , dont la simple évocation continue à terroriser les enfants pas sages. Il profitera de cet intermède professionnel pour épouser sa compagne de toujours et mettre en chantier une très belle petite fille. Mais toutes le bonnes choses ont une fin, et en juin 1998, il faut abandonner les 2000F de salaire mensuel et les 39h de présence au boulot pour endosser à nouveau le costume du prof de maths à 10000F/18h, au collège Henri Wallon.

         Pendant de longues années, le pas lourd de celui qu'on appelle désormais "Monsieur NEGRI" a fait trembler les coursives du collège Henri Wallon de Marseille, sa réputation de sévérité terrorisant les élèves qui ne le connaissaient pas... et faisant bien rigoler tous les autres. Mais  les "bonnes choses" ont une fin, après 8 ans à faire réviser les tables de multiplication, et à force de persévérer... c'est ENFIN le passage au lycée. A l'été 2006, le transfert de Magico Negrinho vers le lycée Jean Perrin est la sensation du mercato (avec quelques piges au lycée Michelet... il faut savoir se partager entre ses fans). Un nouveau challenge à relever.

        L'histoire continue...